Deux très fortes explosions successives ont ravagé mardi après-midi la zone du port de Beyrouth, la capitale du Liban. Un bilan très provisoire des victimes a été donné par le ministère de la Santé en soirée : il fait état d’au moins 70 morts et d’un nombre considérable de blessés, plus de 3700 blessés.
Des médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang. Selon des témoins, des habitants dont on pouvait voir les blessures erraient dans les rues, essayant de rejoindre des hôpitaux submergés. Un navire de l’ONU a été touché, des Casques bleus de la Finul, la force onusienne au Liban, sont grièvement blessés.
L’origine des déflagrations est encore tout à fait incertaine. Le directeur général de la Sûreté, Abbas Ibrahim, a indiqué qu’elles pouvaient être dues à des “matières explosives confisquées depuis des années”, mais sans l’affirmer. Il a préféré s’en remettre à l’enquête en cours pour déterminer “la nature exacte de l’incident”.
Un énorme “champignon” orange dans le ciel
Plusieurs vidéos impressionnantes ont été filmées sur place. Sur l’une d’entre elles (ci-dessous), on peut se rendre compte de l’extrême intensité de la seconde déflagration ; elle a provoqué dans le ciel un énorme “champignon” de couleur orange.
Dès les abords du quartier du port beyrouthin, les dommages et les destructions sont immenses. Dans la capitale libanaise même, les vitres de nombreux immeubles et magasins ont volé en éclats à des kilomètres à la ronde. A 15 km de là, les vitres du palais présidentiel sont brisées, les portes soufflées. D’épais nuages de fumée orange persistent au-dessus de la métropole. Sur les côtes chypriotes, à 200 km de là, l’explosion a été ressentie.
Les forces de sécurité ont bouclé l’ensemble du périmètre autour des installations portuaires, et elles n’ont laissé passer que la défense civile, les ambulances et les camions des pompiers.