En 2021, les groupes automobiles devront respecter des limitations de CO2. Les dépassements seront financièrement sanctionnés. Ce qui pourrait coûter très cher à PSA, Fiat et surtout Volkswagen.
Dès 2021, les constructeurs vont devoir respecter en Europe des quotas de CO2. La règle de base, c’est une limite de 95 g/km, mais la valeur pour chaque groupe dépendra de plusieurs critères, dont la part des véhicules à très faibles émissions (moins de 50 g) ou encore un coefficient qui prend en compte le poids des véhicules vendus. Les groupes qui ne respecteront pas leur quota devront payer une pénalité, calculée en fonction du nombre de véhicules vendus et du dépassement par gramme de CO2. Et pour certains, cela pourrait coûter très cher.
Le cabinet d’analyse PA Consulting vient à nouveau d’estimer les niveaux de CO2 des principaux groupes automobiles pour 2021. Selon ses derniers calculs, qui prennent en compte les évolutions des gammes à venir, seulement cinq seraient épargnés par les pénalités : Toyota, Volvo, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Honda et Jaguar Land Rover. Ce dernier a un quota nettement plus permissif car il écoule moins de 300 000 véhicules par an. Volvo va tirer profit de ses hybrides rechargeables. Renault et Nissan sont sauvés par les Zoé et Leaf !
À l’inverse, huit groupes ne seraient pas en mesure de respecter leur quota et devraient payer des pénalités. Et pour certains, cela pèsera fortement sur leurs finances. Mazda aurait ainsi la plus petite des pénalités, avec 75 millions d’euros, mais elle représente déjà 8 % de son bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) de 2017. Mercedes paierait 190 millions d’euros, mais c’est 1 % de son BAII 2017.
Trois groupes semblent bien partis pour être particulièrement touchés. Il y a PSA, qui aurait une pénalité en 2021 de 600 millions d’euros. Cela représente 20 % de son BAII 2017. Le groupe français est dans le rouge à cause d’Opel, mauvais élève en matière de CO2. L’électrification des gammes va commencer trop tard pour éviter l’amende. Celle-ci devrait quand même d’ici là moins peser sur les finances, qui s’améliorent d’année en année. FCA aurait à payer 700 millions d’euros. Le groupe a un objectif bas (91,8 g), à cause de l’importante part de citadines dans ses ventes, et est complètement dans les choux en matière d’électrification. La puissance de Jeep ne l’aide pas du tout !
Le champion de la pénalité sera Volkswagen. Cela s’explique par le poids important du groupe dans les ventes européennes. Et pour l’instant, les modèles hybrides et électriques représentent une goutte d’eau dans ces immatriculations ! Résultat, selon les calculs de PA Consulting, le groupe pourrait avoir à régler une note de 1,4 milliard d’euros (10 % du BAII) ! Il y a tout de même du mieux : dans son rapport 2017, PA Consulting évaluait la pénalité à 1,7 milliard d’euros.